Jeune femme au collier de perles
Mary Cassatt (22 mai 1844 - 1926) est née en Pennsylvanie dans une famille aisée. Elle entre dès l’âge de 16 ans à l’Académie des Beaux-arts de Philadelphie. Elle poursuit ensuite sa formation en Europe (Italie, Espagne) puis s’installe définitivement à Paris.
Son tableau Jeune femme au collier de perles dans une loge représente une jeune femme élégamment vêtue, assise dans une loge à l’Opéra. La jeune femme figurée ici semble très enjouée et à l’aise dans cette atmosphère festive et mondaine comme le suggère sa pose informelle. Il s’agit sans doute de la sœur de l’artiste, Lydia. L’imposant lustre placé au-dessus de sa tête illumine ses cheveux blond vénitien et ses épaules dénudées. Elle regarde avec amusement la scène mondaine et animée qui se déroule dans la salle, sous ses yeux. Le miroir, placé derrière elle, nous permet d’apercevoir partiellement la salle de spectacle. Ce théâtre à l’italienne aux couleurs rouge et or est sans nul doute l’Opéra de Paris, qui a été inauguré en 1875, quelques années avant que ce tableau ne soit peint. Il devient, au début de la Troisième République, le lieu de distraction favori de la haute société parisienne. Le thème de l’Opéra et plus particulièrement celui de la loge, lieu des échanges mondains, est assez fréquent chez les impressionnistes qui s’intéressent aux sujets appartenant à leur époque.
Dans ce domaine, l’œuvre la plus célèbre est sans doute La loge que Renoir envoie à la première exposition impressionniste de 1874 mais on le retrouve également chez d’autres peintres, comme Eva Gonzalès. Mary Cassatt elle-même reprend ce thème dans plusieurs œuvres.
Mary Cassatt peint une série de scènes de théâtre à la fin des années 1870, affichant ainsi un intérêt pour la vie nocturne de la ville partagé par un grand nombre d'impressionnistes. Avec les encouragements de son ami le peintre Edgar Degas, elle présenta ce tableau à la quatrième exposition impressionniste à Paris en 1879 où il a été remarqué et très bien reçu. Ce tableau démontre l'influence de son ami Edgar Degas, en particulier dans l'attention portée aux effets de l'éclairage artificiel sur les tons chair.